Produit de la dégradation lente du feldspath, toutes les argiles contiennent de la silice, de l'alumine et d'autres
composants tels que des oxydes métalliques. La chimie
décrit bien les caractéristiques des différentes
argiles, ainsi il est possible de prévoir le comportement d'un
mélange dosé de composant de base. Certains
céramistes n'ont que très peu de notion en chimie et
préfèrent travailler la matière de manière
empirique.
Les argiles naturelles:
Argile primaire: très pure, contient très peu d'oxyde ou de corps étrangers. Le Kaolin est le plus connu.
Argile secondaire: plus ou moins riche en oxyde et limons divers. L'argile rouge est riche en oxyde de fer.

Toutes les argiles naturelles ne sont pas exploitables directement pour
la céramique, l'ajout de composants correcteurs est
parfois(souvent) nécessaire. Il est possible de mélanger
plusieurs terres avec des caractéristiques différentes
pour obtenir la terre désirée. Le commerce propose
aujourd'hui une large gamme d'argiles prêtent à l'emploi
sous forme de "pain d'argile", ce qui évite la
préparation fastidieuse d'une terre naturelle.

Le séchage des pièces à l'air libre n'affecte pas
la structure moléculaire de l'argile, c'est uniquement
passé une certaine température lors de la cuisson
(inférieur à la température de maturation) que la
transformation est irréversible. Il est donc tout à fait
possible de « recycler » l'argile d'une
pièce ratée tant qu'elle n'est pas cuite, il suffit de la
réhydrater et c'est reparti pour un tour!
La maturation : Température
à laquelle les particules d'une argile vont s'agglomérer
entre elles lors de la cuisson, formant ainsi une terre cuite plus ou
moins poreuse. Une fois cette température atteinte, il
faut arrêter la montée en température pour
éviter un point critique: la fusion. Sous peine de retrouver les
pièces fondues au fond du four. Exception faite de la porcelaine
qui requière une température de fusion à la limite
de la tenue mécanique pour obtenir une belle transparence.
Classification par température de maturation:
La classification des argiles est possible par différentes
méthodes, cette page web se contentera de les trier par
température de maturation:
Terre à faience de 900°c à 1100°c
Argile qui a une température de maturation assez
éloignée de la température de fusion. Les
pièces restent relativement poreuses et légères
sans émail. La technique de glaçure rend les objets
imperméables et peut donc être utilisée pour
fabriquer un pichet par exemple. La résistance mécanique
est également fortement améliorée par ce
procédé. Utilisée pour l'art de la table,
sculpture etc...
Grès de 1100°c à 1350°c
Pour le grès, la température de maturation est proche de
la température de fusion. Le
grès est au contraire de la faïence : très
résistant, dense, beaucoup plus dur et surtout moins poreux. Cette dernière propriété
permet de se passer de glaçure,
l'étanchéité étant assurée par le
grès lui-même. Bien sûr il est possible d'utiliser
une glaçure ou une couverte pour la couleur ou la texture. A
noter que la cuisson du grès est accompagné d'un fort
retrait de volume jusqu'à 10%! Le céramiste doit donc
prévoir cette réduction et concevoir la pièce plus
grande qu'elle ne le sera une fois terminée. Le grès est
utilisé à peu près partout : Sanitaire, carrelage,
oeuvre d'art...
Porcelaine de 1250°c à 1400°c
Son excellence la Porcelaine! De toutes les argiles, c'est la
plus belle! D'un blanc pur ou légèrement pastel, la
cuisson de la porcelaine relève de la virtuosité. La
température de maturation est très proche de la fusion,
le tesson est parfaitement étanche et plus ou moins translucide.
Tout l'art reste dans la maîtrise de la température de
cuisson, trop chaud et la pièce se déforme, trop froid le
tesson n'est pas bien fermé et la pièce reste mat. Terre
utilisée pour le flaconnage, la sculpture etc...
Argile réfractaire de 1500°c à 1700°c
Argile très réfractaire utiliser principalement pour
fabriquer des « creusets » destinés
à contenir un mélange à très haute
température, comme la fonte de métaux ou d'émail.
On l'utilise également sous forme de brique pour fabriquer les fours à
poterie, sa tenue dans le temps après bon nombre de cycle de
cuisson étant remarquable.